Depuis le 20 octobre dernier, le Paris Saint-Germain est entré
dans le milieu des jeux vidéo en se lançant dans l’eSport, ou sport
électronique, en présentant ses deux recrues, le Danois August Rosenmeier, dit
« Agge » (20 ans),à gauche sur la photo, et le Français Lucas Cuillerier, dit
« DaXe » (16 ans), à droite, en présence du coordinateur sportif de l’équipe du
PSG eSports, le français Bora « YellOwStaR » Kim, le meilleur joueur
français du jeu League of Legends, au centre. Ils auront pour mission de défendre Paris
sur FIFA, le célèbre jeu vidéo dédié au football. Le Paris Saint-Germain fut le premier club français à se lancer dans cette discipline, Monaco puis Lyon ont décidé de rejoindre le monde du jeu électronique. Véritable phénomène dans le
monde (250 millions de joueurs et 32 millions de téléspectateurs) et plus
particulièrement en Asie, qui regroupe 50% de joueurs, l’eSport est-il un pari
sur le futur, ou tout simplement une stratégie marketing ?
Présentation des nouvelles recrues pour le PSG eSports, lors
d’une conférence de presse au Parc des Princes, en présence du président, Nasser
Al-Khelaïfi.
En janvier 2015, le Beşiktaş d'Istanbul recrutait une équipe
de « League of Legends » composée de joueurs locaux, ouvrant ainsi la
voie à d’autres clubs, comme le VFL Wolfsburg (Allemagne) ou bien West Ham
(Angleterre), qui, tous deux, recrutèrent des joueurs semi-professionnels sur le
jeu vidéo FIFA. Le club de Schalke 04 (Allemagne) s’est, quant à lui, lancé
dans l’univers des jeux vidéo en rachetant intégralement une équipe déjà
implantée au plus haut niveau sur League of Legends, jeu référence de l’eSport.
Le Paris Saint-Germain est le premier club français à se lancer dans cette
discipline, et peut compter sur les moyens astronomiques du Qatar (TV5 Monde
parle de 20 millions investis pour cette section PSG eSports) afin de rivaliser
avec les plus grands. Ces deux dernières années, près de douze clubs de
football européens ont choisi d’y investir. Un chiffre qui devrait croître dans
les années à venir, puisque le monde du sport électronique devrait compter 323
millions de fans en 2018, contre 226 millions en 2015, dont 4,5 millions en
France. « […] Aujourd’hui l'eSport ne se réduit plus à la seule pratique
du jeu vidéo. Il est devenu un spectacle auquel on assiste entre amis, comme on
se rend à un concert ou à une rencontre sportive. » (L’Equipe Explore).
Phénomène en constante progression, le sport électronique
attire logiquement les plus grandes écuries de football européen. Une
stratégie astucieuse qui ne pourra que porter ses fruits, si le phénomène ne
cesse de prendre de l’ampleur dans les années à venir. Toutefois, les clubs
investissant dans des structures eSports le font afin que l’image du club
rayonne à travers l’Europe, mais aussi à travers le monde, à l’image, encore
une fois, du Paris Saint-Germain qui cherche à étendre sa visibilité en Asie,
là où l’eSport est une réelle admiration. Néanmoins, la majorité des clubs
européens investissent dans le jeu vidéo FIFA, certes, très populaire en Europe,
mais qui s’exporte mal aux Etats-Unis et en Asie. Un problème poussant certains
clubs, comme le PSG ou Schalke 04, à diversifier leur stratégie en nouant un
partenariat avec Millenium, un club d'e-sport appartenant au groupe Webedia,
afin de disposer de jeux vidéo n’ayant rien à voir avec le sport, comme League of Legends, Starcraft II, Call of Duty,
ou encore Hearthstone. Un
investissement plus important, mais permettant de toucher de nouveaux publics
et d’engendrer des gains, grâce aux tournois remportés ou grâce à l’arrivée de
nouveaux sponsors, de l’univers du jeu vidéo, par exemple. Le marché de l’eSport
devrait être estimé 1 milliard d’euros à l’horizon 2019.
Toutefois, il ne faut pas oublier que le marché du sport
électronique n’en est qu’à ses débuts. Mais avec l’arrivée des clubs de
football, aux budgets conséquents, ce dernier ne devrait qu’augmenter dans les
années à venir, en Europe notamment. Car, aujourd’hui, qui n’a jamais joué à un
jeu vidéo ou même tenu une manette entre ses mains ? Les clubs de football
diversifient donc leurs activités, tout en étant dans une logique de
rendements, et c’est pourquoi ce marché ne peut que leur être bénéfique, à eux,
mais aussi aux (futurs) adeptes de l’eSport.
Un exemple de compétition eSport. On remarque bien l'engouement autour de cette discipline.
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